L’histoire de Tagast

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TAGAST  IN  IMAWALANE                                        +  l  O  +     SAUVEGARDE

                                                                                      I               des

                                                                                   C :  II  ‘    éleveurs nomades

 

LE NOM  de l’association s’écrit en 2 langues (français et tamacheq) parce qu’il exprime le lien entre 2 partenaires :

  • une communauté de 8 tribus nomades du Sud-Ténéré (Niger)
  • une petite association sans but lucratif belge, créée en 2003.

Où cela se passe-t-il ?

Au Niger, dans la zone pastorale du Sud-Ténéré.

Le Niger   est un immense pays enclavé (plus de 41 fois la Belgique) qui fait la jonction entre Maghreb et Afrique noire.

C’est depuis 1960, une république née du découpage de l’ancien empire colonial français.

Le français y est la langue officielle.

La population (environ 21 millions d’habitants) est très inégalement répartie : l’immense majorité est rassemblée dans le sud, le long du fleuve Niger et dans la bande sahélienne.

Quant à la moitié nord du pays, elle est désertique : c’est le sud du Sahara. C’est là que vivent les éleveurs nomades, Toubous à l’est et Touaregs un peu partout, et que transitent les Peuls

è   8 ethnies principales se partagent le territoire du Niger.

Qui sont les partenaires ?

  • En Belgique, Tagast in Imawalane, une petite asbl de droit belge fondée en 2003 à Rixensart
  • Au Niger, l’association Tifawt fondée en 2018 pour remplacer une petite coopérative locale Ekèw qui a existé entre 2005 et 2018.

Tifawt, association de développement, regroupe les 8 tribus nomades (tribus de Touaregs surtout, et de Peuls) dont le puits commun est le puits d’Ib’Dnaza dans la zone pastorale du Sud-Ténéré, à une centaine de km au nord de la limite avec le Sahel (Tanout).

En 2003

En 2013

 

Buts du partenariat   entre Tagast et Tifawt :

Les 8 tribus (+/-  8.500 personnes) cherchent

  • à continuer de vivre de l’élevage nomade traditionnel
  • tout en diversifiant leurs activités et d’autres sources de revenus
  • contribuer à la scolarisation des enfants
  • reboiser les alentours des puits et créer des aires de maraîchage
  • le tout avec une attention particulière pour les ménages les plus vulnérables.

Il s’agit donc de sauvegarder la culture traditionnelle tout en s’intégrant dans le monde

du 21ème siècle.

Ce qui a été fait en partenariat  de 2003 à 2018 :

Dès 2003, un magasin de biens de 1ère nécessité (huile, sucre,etc…) est mis en place près du puits d’Ib’Dnaza.

En 2005, un fonds de commercialisation du bétail, géré par la coopérative Ekèw, permet aux éleveurs de vendre leur bétail à prix raisonnable.

En 2007 est engagé un vétérinaire.

Toutefois la sécheresse dramatique de 2005 et des années suivantes compromettent les conditions de vie de tout le pays. La famine et les vols de bétail qu’elle entraîne nuisent gravement aux éleveurs.

En 2007, les 8 tribus demandent à leurs partenaires de les aider à financer une école communautaire, adaptée à leur mode de vie. Ils font les démarches nécessaires auprès des autorités.

En 2008 : une première classe, un dortoir, un instituteur touareg.

En 2013 : 6 classes, 6 instituteurs, 4 dortoirs, douches et toilettes.

Depuis 2018, l’école est gérée par l’association de développement TIFAWT.

Sauvegarde des éleveurs nomades :

Qu’y a-t-il à sauvegarder ?

D’abord le nomadisme

Depuis les grandes sécheresses qui ont ravagé l’Afrique sahélienne et le Sahara dans les années 1970 – 80

  • le déboisement s’est accéléré
  • les pâturages s’appauvrissent
  • le vent du nord-est (l’harmattan) souffle jour et nuit
  • le réchauffement climatique provoque chaque année depuis 2013 des pluies diluviennes qui noient parfois les troupeaux et détruisent les bâtiments en brique crue
  • l’insécurité dans tout le Sahel et le Sahara est bien connue. Elle s’est accentuée depuis les évènements tragiques qui ont affecté la Libye en 2011.
  • les ressources des éleveurs se réduisent d’autant et ils se sentent bien petits pour affronter de pareils défis.

La culture nomade  est aussi à sauvegarder.

Parmi les 8 tribus d’Ib’Dnaza la plupart sont touarègues, les autres sont peules. Leurs cultures sont très différentes mais la coopérative a beaucoup contribué à les rapprocher et, plus encore, l’école d’Ib’Dnaza où les enfants apprennent à connaître « l’autre ».

La culture touarègue est bien connue :

Les touaregs appartiennent au groupe berbère, population très ancienne du Sahara

  • c’est une langue, le tamacheq
  • une écriture : les tifinaghs
  • une poésie
  • — 30 —
    LE DESERT, JE NE LE VENDS PAS
    Le désert,
    Je ne le vends pas,
    Je l’aime
    Je ne renonce pas à sa sueur
    Je ne m’assieds pas dans les réunions
    Qui parlent de son départ.
    Cela sera ainsi jusqu’à ce que mes os
    Se mêlent à ses cailloux
    Compagnons, aidez-moi
    Nous allons rassembler ses rocs
    Pour bâtir un jardin
    Où nous ferons la sieste
    Sous son ombre.
    Le désert,
    Je ne le vends pas,
    Je l’aime,
    Je ne renonce pas à sa sueur
    Chanson de Kedo, guitariste touareg.

Une musique

  • un artisanat de haute qualité :
  • art du cuir, pratiqué par les femmes
  • orfèvrerie
  • vêtements

Et voilà pourquoi la « sauvegarde des éleveurs nomades » contribue à la richesse culturelle de l’humanité.